Nouvelle vague d’exploration et d’observations lancée sur cet alpage sans eau ! Les tannes de Nifflons n’ont pas fini de dévoiler tous leurs secrets…
Vendredi et dimanche derniers, sous l’égide du Geopark Chablais, des scientifiques et passionnés sont partis explorer les alpages de Nifflon d’en Bas et Nifflon d’en Haut sur la commune de Bellevaux.
Il s’agit des seuls alpages du Chablais sans sources d’eau !
Le nom de Nifflon vient du latin « nec fluere » signifiant « lieu où l’eau ne ruisselle pas ». Sur ce plateau calcaire, les eaux de pluie altèrent les calcaires, formant des cavités appelées localement tannes (gouffres). Elles peuvent être remplies de neige neuf mois sur douze.
Dans le passé, en l’absence d’eau, les bergers et troupeaux récupéraient la neige dans le fond des tannes, très présentes dans ce secteur de la montagne (plus d’une centaine ont déjà pu être répertoriées par le passé).
Jean-Claude Rey, Denis Chatelain et Sébastien Meynet présents lors de cette sortie de terrain ont fait passer de riches informations concernant l’exploitation des alpages dans le temps : la production du beurre, la fabrication des tavaillons, le dressage des chevaux, les chemins empierrés…
Le groupe a aussi pu repérer des tannes propices à un suivi scientifique. Mais pour quel objectif ? Le Geopark Chablais souhaite s’appuyer sur le site de Nifflon pour mener une étude de suivi de l’évolution du climat sur le territoire.Il s’agira de mener une étude de long terme avec des collégiens et des lycéens du Chablais pour comprendre le fonctionnement de ces tannes mais aussi pour sensibiliser les jeunes à l’ingéniosité des habitants qui parvenaient à exploiter ce milieu rude.
Le glaciologue Luc Moreau, et le géomorphologue et glaciologue Jean-Baptiste Bosson (aussi membre du Conseil Scientifique du Geopark Chablais) ont mis en place des premiers équipements afin de mesurer l’évolution des tannes à neige et à glace.
Jean Louis Meynet et Rémy Cornier, des médiateurs du Geopark Chablais, ont assisté aux repérages en vue de préparer de futures sorties pédagogiques.
Affaire à suivre !